$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Source}}$ : BonPote

Qui pollue : Total, ou le citoyen ?

$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Année}}$ : 2020, maj 2022

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https://twitter.com/greenpeacefr/status/1266014866646740992?s=20

https://twitter.com/greenpeacefr/status/1266014866646740992?s=20

Total ne serait pas responsable de l’utilisation de ses produits, et des émissions de CO2 qui en découlent ? Seuls les citoyens qui consomment le seraient ? Ce ne sont pas des questions auxquelles on peut répondre facilement, puisqu’elles touchent à la comptabilité carbone… Et à l’éthique.

Jouer avec les chiffres : un jeu d’enfant

Le problème avec les chiffres, c’est qu’on peut leur faire dire ce que l’on veut. Il y a un mois, je demandais innocemment au responsable RSE de BNP sur Linkedin, pourquoi il communiquait sur “BNP, un exemple vert “, alors qu’ils ont prêté **84 milliards de dollars** aux industriels du fossile sur les 4 dernières années.

Réponse de l’intéressé : ‘oui mais dans le classement truc machin bidule GREEN, on est premiers‘. Bel exemple de greenwashing.

Prenons par exemple une approche basée sur la consommation qui tient compte des échanges, attribuant à chaque pays les émissions dues à la production de ce qu’il consomme, en lui octroyant les émissions des produits qu’il exporte et qui seront consommés ailleurs. On appelle cela l’empreinte carbone. En France, comme nous importons plus de produits que nous n’en exportons, notre empreinte carbone est supérieure à l’inventaire national :

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Source, page 38 : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-12/datalab-46-chiffres-cles-du-climat-edition-2019-novembre2018_1.pdf

C’est ainsi que la France communique depuis 30 ans en se faisant passer pour un pays ‘clean’, tout en rouspétant sur les chinois qui polluent avec leur charbon. Hey, MIRACLE ! L’empreinte carbone chinoise est inférieure à leur inventaire national.

There is no such thing as society

Nous sommes arrivés à une époque où trop de personnes rejettent la responsabilité sur “la société”. “Et qui est la société? Cela n’existe pas! Il n’y a que des individus, hommes et femmes, et des familles.” Sacrée Margaret.

J’ai pris l’exemple le plus connu (et provocateur) pour étayer ce qui mérite d’être souligné : la responsabilité des individusSi nous devions évaluer le poids des responsabilités, elle est combinée, et non additionnée. C’est très important de le comprendre et de le rappeler. A force de rejeter la responsabilité sur l’autre, cela mène à l’inaction climatique. Si nous réfléchissons tous comme cela, personne n’est responsable. Oui, le climat est un problème systémique. Oui, tout seul, c’est impossible de changer les choses. Mais il n’est plus à prouver que nous avons **notre part à jouer** si nous voulons que cela change. Tendre vers l’exemplarité, afin d’atteindre les fameux points de bascule.

Le déni, le mal du siècle

C’est ici tout le problème de la communication de Greenpeace : en une affiche, sans en expliquer la profondeur, on incombe la faute à 100% à Total. Ce n’est pas comme cela que cela marche.

Le mot de la fin

Depuis quelques années, nous observons une opposition entre les actions individuelles et les actions collectives. Ce jeu de se renvoyer la balle en permanence en cherchant des excuses est contreproductif et ne fait que prolonger l’inaction climatique.