$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Source}}$ : BonPote
Pourquoi arrêter l'avion ne devrait plus être un débat
$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Année}}$ : 2020, maj 2023
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Les ordres de grandeur sont sensiblement les mêmes si nous prenons les statistiques officielles françaises : les émissions de CO₂ de l’aérien représentent seulement 2,8 % des émissions des transports et 0,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre en 2016.
Cependant, ces faibles chiffres s’expliquent par le fait que seuls les trajets internes à la France sont comptés (outre-mer compris). C’est le secteur lui-même qui se fixe ses propres objectifs climatiques via l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), et les inventaires nationaux des émissions reflètent donc un périmètre purement national. Précisons également que le trafic international aérien a réussi à échapper à tous les traités et politiques climatiques (bien aidés par les Etats, nous y reviendrons).
• Compter les trajets internationaux multiplie par six l’impact de l’aérien pour la France, pour le faire passer à 13,7 % des émissions des transports et 4,4 % des émissions totales du pays. On dépasse déjà légèrement les 1 ou 2% annoncés en général par le secteur…
La concentration des voyages et des émissions sur une quantité restreinte d’usagers érige le transport aérien comme un marqueur important de l’injustice climatique. Les principaux émetteurs sont les populations les plus aisées, tandis que les premières victimes des conséquences du changement climatique sont et resteront des personnes qui ne seront pour la plupart jamais montées dans un avion.
Prendre l’avion fait exploser l’empreinte carbone. Et même si certains brandissent le fameux 2%, ce 2% n’est qu’un biais statistique. A l’échelle d’un pays, la responsabilité des quelques % des personnes qui prennent régulièrement l’avion est totalement diluée par ceux qui ne le prennent qu’une fois par an… Voire pas du tout.
si de réels progrès ont été accomplis, les ingénieurs s’accordent pour constater que les avions actuels y compris leurs moteurs, atteignent une limite technico-industrielle, qui ne sera vraisemblablement pas dépassée.
<aside> 💡 Efficacité énergétique et paradoxe de Jevons Les fortes augmentations de l’efficacité ont entraîné de fortes réductions des coûts et de fortes augmentations de la demande d’éclairage et de la consommation d’énergie.
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Le plus inquiétant reste la faculté de nos politiques à ne pas écouter nos experts. Une des demandes du Haut Conseil pour le Climat dans son premier rapport est très claire : ‘Les objectifs concernant les transports internationaux, aériens et maritimes, devraient être intégrés et élevés au même niveau que les objectifs nationaux‘, page 15, recommandation 7. Ce rapport demande la même chose pour les émissions indirectes dues à la consommation de biens importés.
Pensez-vous que cela a été mis en place ? Non. Pensez-vous que Madame Borne, alors Ministre de la Transition écologique et solidaire, soit en ligne avec l’Accord de Parisl orsqu’elle souhaite l’agrandissement du Terminal 4 à Paris ? Non. Heureusement, Madame Borne avait donné une justification absolument incroyable : l’avion zéro carbone en 2035.