$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Auteurs}}$ : Jean Ziegler

$\fcolorbox{Lavender}{lavender}{\LARGE {Année}}$ : 2020

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Contexte

« Qui répondrait en ce moment à la terrible obstination du crime, si ce n’est l’obstination du témoignage ? » Albert Camus

Tous les événements marquants et traumatisants de l’histoire ont aussi eu leurs grands témoins : des survivants de la Shoah, des autres génocides ou guerres…

Et vous êtes les grands témoins de nos tragédies individuelles qui bout à bout deviennent une histoire collective. En mettant des mots sur des violences destinées à avilir les individus, les réduire à néant, vous redonnez du sens et sa place à l’humanité toute entière.

Jean Ziegler : en mai 2019, s’est rendu à Lesbos en tant que VP du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Avril 2015 : accord conclu entre la Commission européenne et le gouvernement grec a donné naissance aux hot spots <> point d’accueil de milliers de réfugiés venus de Syrie, Irak, Afghanistan, Pakistan, Afrique subsaharienne…. Fuyant guerre, torture, destruction de leur pays.

Nom officiel de ces hot spots = First reception facilities « Institutions de premier accueil ».

Fonction = mieux coordonner les agences de l’UE et des autorités nationales dans leur travail mené sur les frontières extérieures en matière de premier accueil, d’identification, d’enregistrement et de prise des empreintes digitales des demandeurs d’asile.

Actuellement, seules la Grèce et l’Italie ont des hot spots.

Le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés a évalué en novembre 2019 à 43 500 le nombre des réfugiés parqués dans les cinq hot spots de la mer Égée. Les 2/3 sont des femmes et des enfants. Étant hébergés pour héberger au max 6400 personnes, ces camps sont donc désespérément surpeuplés.

Camp de Moria = installé aux abords d’un petit village au voisinage de Mytilène. Les réfugiés y sont déposés et attendent les premiers interrogatoires, menés par des fonctionnaires issus de trois organisations de l’UE :

Avant d’être déposés à Moria, les réfugiés demeurent pendant 12 à 24 h derrière les grilles du port sans eau ni nourriture. Ensuite, les policiers les conduisent à Moria au centre d’enregistrement.

Très grande majorité des réfugiés qu’il a rencontré venaient de Syrie, Afgha, Irak, Iran et Soudan. La plupart d’entre eux étaient issus de la classe moyenne : enseignants, ingénieurs, entrepreneurs, commerçants, anciens fonctionnaires, employés, artisans…. Familles de paysans ou ouvriers étaient très peu nombreuses → il faut de l’argent pour fuir, payer les transports, les garde-frontière, les policiers maîtres chanteurs, les passeurs. Sur les Zodiac surchargés, les requérants d’asile paient aux trafiquants 500 à 1000 euros par personne et risquent leur vie.